On peut déjà penser qu'ils étaient chirurgiens de père en fils ou d'oncle en neveu...

N'ayant pas de photos d'eux!, on peut les imaginer d'après deux tableaux attribués à Pieter Jansz QUAST (1606-1647) école hollandaise au musée des Beaux Arts de Dôle et intitulés Le chirurgien de village

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Brève histoire de la chirurgie

La chirurgie est ancienne. Le mot vient du grec: kher kheros la main et ergon ouvrage. Thérapeutique médicale comportant l'intervention de la main nue ou avec instrument. (Larousse du XX siècle).

  • La pratique de la chirurgie remonte à la préhistoire en passant par l'antiquité!!! bas reliefs égyptiens, livres de Homère et Hippocrate, école d'Alexandrie. Les romains, et les arabes conservent les traditions des grecs..
  • Au moyen age, chez les chrétiens, la science de la chirurgie comme les autres sciences sont "gardées en dépôt "par le clergé.

Cependant, au XI siècle, on fréquente les universités maures et, l'école de Salerne est la première a conférer le titre de docteur et de maitre. (Où est salerne? c'est une ville italienne située en Campanie, sur la côte au sud de Naples)

L'école de Salerne est la première institution laïque et un haut lieu de la médecine médiévale entre le X et le XIII siècle. Elle est crée vers 1050 près de Naples. Elle traduit des textes grecs, latins ou arabes et diffuse des écrits traitant de la santé humaine. Elle est connue pour son "Regimen Sanitaris Salerni". Guillaume de Saliceti s' y distingue étant auteur d'une "cyrurgia". Après le XIII elle est supplantée par les premières universités européennes comme celles de Bologne ou de Montpellier.

ll se forme en France, au treizième siècle, une confrérie de chirurgiens, dits de Saint-Cosme, qui pendant longtemps partagea avec la Faculté l'enseignement des sciences médicales.

Par ailleurs, la pratique de la petite chirurgie est laissée à des subalternes, les barbiers qui se chargent des petites interventions.

Pitard est médecin de Saint Louis et de Philippe le Bel. C'est lui qui aidé d'un disciple de Saliceti organise le "collège des chirurgiens".Au XIV siècle Gui de Chauliac est le premier grand nom de la chirurgie avec son traité "la grande chirurgie".

  • A la Renaissance: 3 grands personnages se distinguent: Vésale, Ambroise Paré et Wurtzius. Mais la chirurgie est rejetée de l'université et fait partie de la corporation des barbiers.

Voici un portrait de Ambroise Paré sur un livre de chirurgie (Gallica)

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Cependant en 1491, les chirurgiens de Saint-Cosme (patron des chirurgiens!) se plaignent de l'empiètement des barbiers, auprès de la Faculté de Médecine. Ceux ci demandent à participer à des cours à la faculté, faire révérence aux médecins et ils acquièrent notoriété auprès du public et obligation d'être respectés par les chirurgiens de Saint Cosme! en 1505! Les apprentis barbiers passent une maitrise de barbier chirurgien à partir de 1554 et s'engagent à soigner gratuitement les indigents pendant six mois! Les examens de maîtrise sont difficiles, l'apprentissage bien long et couteux, avec cours d'anatomie obligatoire...

Ambroise Paré, maître barbier-chirurgien, a publié en 1545 un ouvrage célèbre « la Méthode de traiter les plaies faites par les arquebuses et autres bâtons à feu » et le collège de Saint-Cosme cherche à l'intégrer malgré son ignorance du latin.

  • Au XVII siècle

En 1611, l'autorité du 1er barbier du Roy est établie et à pleins pouvoirs pour organiser la profession. de barbier chirurgien. Il y a une corporation avec droit d'entrée. Des apprentis peuvent apprendre le métier seulement s'ils savent lire et écrire donc l'élite!.

En 1618, Jean Boudet, chirurgien de Louis XIII et d'Anne d'Autriche est pourvu de l'état de Premier Barbier.

Au milieu du XVII siècle, Bienaise et Roberdeau entretiennent à leur frais des places de démonstrateur de chirurgie

Les progrès de la chirurgie continuent et la rivalité entre les chirurgiens (qui parlent latin) et les barbiers chirurgiens se déchaine!

La main-mise d'un barbier, même s'il est barbier du Roi, sur le corps des chirurgiens devient inadmissible avec le contrat d'union, du 1" octobre 1655, entre chirurgiens et barbiers- chirurgiens, sous la surveillance de la Faculté de médecine et la juridiction du Premier Barbier du Roy.

Louis XIV par arrêt de son conseil du 6 août 1668, résoud le problème "en portant désunion des droits de l'art de barberie-chirurgie attribué au premier barbier du Roi et union d'iceux droits à la charge de premier chirurgien de Sa Majesté ".

1671: Louis XIV réorganise l'enseignement de l'école royale de chirurgie du jardin des plantes et ouvre la voie aux chirurgiens du XVIII siècle.

Les leçons de l'école royale Dionis, Mareschal, Saviard, Moriceau, Duverney, Littre, Merry, Winslow, attirent beaucoup de monde.

La chirurgie devient une profession libérale distincte de la profession des barbiers perruquiers-baigneurs-étuvistes. Elle est érigée en maîtrise par édit de mars 1673. Des offices héréditaires sont crées sous la juridiction de Félix, premier chirurgien du Roi. Deux cent places, au prix de quinze cent livres chacune sont créées à Paris, et plusieurs dans les grandes villes de province.

Un chirurgien de village d'après le même peintre

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  • Au XVIII siècle

1731: fondation de l'académie royale de chirurgie qui va dominer la chirurgie en Europe pendant 1 siècle.

1743: c'est Louis XV qui sépare définitivement les chirurgiens des barbiers.

Voici une trousse de chirurgien du Musée des Hospices de Beaune: Tous les chirurgiens étaient ils si bien équipés??

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Ainsi que deux tableaux d'interventions réalisables:

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Mais est toujours loin de la chirurgie moderne avec l'anesthésie et l'antisepsie...